Les souffrances d’une jeune révolutionnaire.

Manon fait ses simagrées, deuxième.

Le triomphe de l’injustice.

Je ne veux plus vivre dans un monde où les injustices sont monnaie courante et où Tout le Monde S’en Fout, pour citer Axel Lattuada. Je ne veux plus vivre dans un monde où la planète se meurt et où personne ne s’intéresse ou se questionne sur l’avenir de ses enfants. Je ne veux plus vivre dans un monde où l’effort est si incommensurable, que ce soit celui d’ouvrir les yeux ou celui d’agir tout court, qu’il vaut mieux laisser comme ça. Je ne veux plus vivre dans un monde où les gens me disent, droit dans les yeux, qu’il est ainsi fait et qu’il suffit de s’adapter. Je ne veux plus vivre dans un monde où…

Mais en fait je vais rester, je vais me battre et j’en suis fière, comme qui dirait, et ça tombe bien Winter is Coming avec tous ses marcheurs blancs qui vont avec, malgré le réchauffement climatique qui doit les mettre en bien mauvaise posture. Mais un grand de ce monde, le président des Etats-Unis a déclaré lundi que « Ça finira par se refroidir ». Moi qui pensait qu’on filait un mauvais coton me voilà rassuré, M. Trump. Notre planète doit enfin s’endormir calmement maintenant, grâce à vous.

Je lèverai le poing, encore plus haut encore plus loin, le menton relevé et le torse bombé; ça ne me fait pas peur, car je n’accepte pas et je n’accepterai jamais ces injustices qui deviennent trop nombreuses et impunies ces derniers temps. Je ne resterai pas les bras croisés à contempler avec hauteur et dédain ces gens qui se salissent les mains pour un salaire de misère parce qu’il n’ont pas réussi, comme moi, à grimper l’échelle sociale. Je ne regarderai pas sans broncher les patrons se goinfrer sur le dos de leurs employés et se justifier à chaque instant avec leurs coups de com’ abjectes et irrespectueux. En bas de chez moi où à l’autre bout du globe, ça suffit. Ces enfants qui fabriquent nos vêtements pour 1€, ces éboueurs qui se font virer pour une pause relayé sur les réseaux, ces personnes innocentes qui meurent chaque jour en raison de bavures policières et de ce racisme systémique, plus grave aux USA certes, mais bien présent dans l’intégralité du globe. Ces gens qui engloutissent bêtement tout ce qu’on leur sert sur un plateau, d’argent, télé, qui ingurgitent, tel un bonhomme rond et jaune, sans prendre un semblant d’altitude, sans réfléchir, qui relayent aussi vite que leur ombre des informations sans prendre le temps de s’informer vraiment.

Je ne resterai pas sans voix devant des enseignes peu scrupuleuses qui, en période de crise guerre sanitaire ont secoué la prime de 1.000 € devant le nez de leurs employés, sous-payés, telle la carotte pour faire finir le sale boulot, et qui, après dé-confinement ont commencé à chercher des moyens de la raboter. Je ne me tairait pas quand je verrai que des salariés, qui ont contracté le Covid lors du confinement parce qu’ils étaient sur le front, se sont fait hospitaliser en réa pendant 2 semaines, et ont vu leur prime diminuer car ils n’étaient pas à leur poste.

Et je ne pleurerai plus, jamais, pour rien ni personne, car aujourd’hui mon cœur s’est durci, vraiment, face à toutes ces injustices, face au monde dans lequel on vit, où la consommation règne en maître et où être propriétaire a plus de valeur que d’aider quelqu’un dans la rue. Parce qu’aujourd’hui être quelqu’un de biens prend tout son sens.

Fermez les yeux, pauvres fous

Je réitère, persiste et signe, mon éducation, bien qu’imparfaite, m’a permis d’emmagasiner beaucoup d’information, de culture, et de savoir pour faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Je n’ai en quelque sorte pas beaucoup de mérite car mes valeurs et mes idées, perfectionnées aujourd’hui, viennent de mes parents que je remercie chaleureusement de m’avoir inculqué tout ça. Aujourd’hui je ne juge pas, malgré la teneur de cet article qui pourrait signifier le contraire. Non, chacun est comme il est et la différence fait aussi notre force. Aujourd’hui je m’encombre plus, surtout, de ce que je considère comme une charge mentale inutile. Si nos différences font nos forces, notre force est aussi de s’éloigner des gens qui ne nous correspondent pas.

La beauté réside dans les yeux de celui qui regarde. Oscar Wilde.

Regardez où vous voulez et, lorsque ça vous arrange, fermez les yeux. Car il est plus aisé de détourner le regard que d’affronter la dure réalité. Je ne veux pas d’un monde où la superficialité, la consommation et l’éphémère deviennent la norme. Ça ne m’intéresse pas. Ça ne m’intéresse plus. Mais mon avis ne compte pas vraiment et n’importe qu’à moi. Mon avis n’est pas un jugement de valeur mais une constatation sur les valeurs qui dominent un monde qui ne fait plus partie de mes priorités.

Je vogue tranquillement sur les vagues de cette douleur que m’inflige une constatation amère : nous sommes régis par le désir. Le désir matériel, le désir sexuel, le désir de célébrité, le désir de bonheur, le désir qui, finalement, rend plus aigri chaque jour car, comme dirait l’autre, plus t’en as plus t’en veux. Inatteignable donc car perpétuellement réajusté.

Si par certains aspect je peux considérer appartenir à ce monde consumériste je réalise, enfin, qu’il y a plus à voir et à faire, en ce qui me concerne, et que je ne veux plus me contenter d’une nouvelle robe de chez Promod ou du dernier iPhone à la mode. Ce qui me fait vibrer, désormais, c’est l’engagement, le vrai. Chacun son truc après tout.

Instagram, Tinder, McDo, Netflix, Starbucks, et j’en passe, ce sont tous les artifices du Premium Médiocre, tendance où l’illusion du luxe plane au-dessus de tout un chacun et qui remplace, en 2020, la réflexion d’Hannah Arendt sur la crise de la culture avec l’arrivée, entre autres, de la société de masse, sujet sur lequel elle se questionne dès 1947. >> petit condensé ici <<

Plus de 60 ans sépare ses interrogations aux nôtres. Et de ses interrogations, de ses pensées, comme celles de Schopenhauer, de Pascal, Platon ou encore de Kant (je ne rentrerai pas dans les détails, pas parce que je ne sais pas quoi dire mais parce que je n’en ai simplement pas envie…) sont venues de nouvelles, liées à une évolution dégénérescente de notre société…