Reality Z – Et soudain tout le monde me manque…

Avec son adaptation copiée-collée de la mini-série britannique signée Charlie Brooker, Claudio Torres tente d’explorer le thème de la réclusion. Sans succès.

Reality Z nous fait grâce d’une adaptation de sa grande sœur, de douze ans son aînée, sans revisite aucune et avec une finesse éléphantesque. Ce qui faisait la franche réussite de Dead Set nous plonge, avec sa version brésilienne, dans un marasme bubonique, le génie de Charlie Brooker en moins.

J’ai fait l’erreur de revoir Dead Set quelques jours avant la sortie de Reality Z sur Netflix. Quoique la comparaison en fut plus aisée. Quand l’une brille par son analogie quasi parfaite du télé-crochet et de ses adeptes avec ses zombies métaphoriques dénués de cerveau, et par son exploration maligne de la thématique de l’enfermement, l’autre ne tient qu’à la boucherie gratuite et s’essaie maladroitement à une ébauche de satire, un peu gauche, d’une société du paraître.

Absence de subtilité pour série ratée

Un postulat de départ plutôt futé, merci Charlie, ne suffit malheureusement pas à garder le cap. La série dégringole assez vite pour n’être qu’une pâle copie de sa grande sœur. Claudio Torres tente de glisser çà et là quelques nouveautés et d’apporter un peu de profondeur à sa copie nouvelle version de la série, en ajoutant une dimension politique. Devant nos écrans nous voici pleins d’espoir que le récit prenne une nouvelle tournure, que le combat homme vs zombie ne soit plus l’unique attrait, le point central de la série, mais qu’on s’intéresse dorénavant à la lutte sociale en territoire zombie. Eh bien non car, traités en superficialité totale, avec néanmoins une volonté de bien faire, malheureusement beaucoup trop flagrante, les sujets à dimension polémique tombent à plat…

Avec cette absence de subtilité, la série n’a finalement pas grand intérêt et ce qui manque en définitive à Torres c’est le génie de Brooker pour dépeindre une société en détresse.

En conclusion : pourquoi s’évertuer à regarder la copie quand on peut admirer l’original.