You, saison 2 : malaise grandissant

Une nouvelle saison qui finit par lasser


La série thriller de Netflix a fait son grand retour sur la plateforme avec sa saison 2, disponible depuis le 26 décembre. Si la saison 1 laissait perplexe malgré quelques moments plaisants, la saison 2 n’a absolument rien d’agréable.

Joe quitte son charmant New York pour rejoindre Los Angeles. Par quitter entendons fuir car après ses frasques meurtrières il se voit contraint de changer d’identité pour éviter son ex, Candace, revenue d’entre les morts et pas très contente, pour le faire tomber.

La deuxième saison reprend plus ou moins la même recette et recommence, en se pensant intelligente, les mêmes tours de passe-passe pour nous faire adorer détester son protagoniste.

Si vous avez aimé la première saison et, surtout, Joe, ce psychopathe de l’amour qui patauge dans son propre trauma, la saison 2 risque de vous plaire. Si toutefois elle vous avait laissé hésitant et légèrement réticent, cette nouvelle saison ne fera qu’aggraver votre sentiment.

Et c’est de manière téléphonée et un peu trop léchée que Greg Berlanti, Seta Gamble et Penn Badgley nous embarque dans les nouvelles aventure de Joe Goldberg. Beaucoup de changements dans cette saison. Un décor de fond tout nouveau tout beau, les livres qui constituaient la trame principale du New York de la saison 1 laissent peu à peu la place au cinéma de Los Angeles.

Nouvel amour pour Joe, la bien nommée Love, prénom ultra hippie et adéquat pour cette ville où Namasté et jus detox règnent en maître, et qui permet quelques jeux de mots savants…

Nouvel amour, nouvelle ville, nouveau décor, nouvelle trame, nouveau casting aussi. Plutôt sympathique ce casting d’ailleurs, car on retrouve quelques têtes connues des sérievores, comme Victoria Pedretti de la très bonne The Haunting of Hill House, ou encore Robin Lord Taylor, Pingouin de Gotham.

Malheureusement ça ne suffira pas à dorer le blason de You et on continue à subir les réflexions amères de Joe qui tourne en rond dans ses critiques acerbes d’une société victime de sa propre comédie. Quoi de plus normal lorsque nous sommes propulsés dans le temple du superficiel ? Malgré cela, ce qui constituait une force de la saison 1, cette critique déguisée devient peu à peu évincée par des réflexions plus intimes et plus personnelles.

Ennuyeux donc, un peu trop simpliste par moments, avoir envie de suivre la saison relève presque de l’effort surhumain. Toujours dans la tête du protagoniste, voix off oblige, on surprend le scénariste à vouloir nous faire compatir et comprendre la folie de ce dernier. Enfance difficile, amours contrariés, folie dévastatrice, délires métaphysiques. Tout est là, mais à l’instar d’une ville où le paraître prévaut à l’être, nous nageons en pleine superficialité. Nombreux thèmes sont abordés. Trop nombreux. Trop fouillis.

Comme de nombreuses séries du genre, lentes au démarrage et ultras rapides et cadencés à la fin, on finit par se laisser prendre au jeu sur les deux-trois derniers épisodes.

Ce qui était avant amusant à regarder et pouvait rester dans notre liste de plaisirs coupable devient aujourd’hui ennuyeux et réchauffé. Parce que Joe a beau être canon, il est devenu lassant.

Netflix semble vouloir continuer dans sa stratégie de publication, pour s’adapter toujours mieux à cette nouvelle boulimie consommatrice de contenu, so 2020, du vite publié, vite consommé, vite oublié.