Not your Barbie girl

Mon enthousiasme est allé crescendo. D’abord j’ai entendu dire qu’un film sur Barbie était en prod, ça m’en a fait bouger une sans en toucher l’autre comme dirait Tonton Albert au dîner de famille annuel de Noël. Après j’ai su que Margot Robbie tiendrait le rôle principal, et vu sa plastique parfaite ça ne m’a pas trop étonné, mais le film m’a semblé tout de suite plus intéressant. Après, j’ai su que nul autre que Ryan, Ô grand Ryan, jouerait Ken, du coup mon intérêt s’est fait grandissant. Pour la simple et bonne raison qu’en plus de leur physique agréable il semblerait qu’ils choisissent tous les deux des films plutôt cool. Enfin, j’ai su que Greta Gerwig, féministe de son état, était à la réalisation, et franchement, Barbie en toile de fond, on pouvait faire quelque chose de profondément féministe, assez régressif malgré tout, et finalement très esthétique. Autant vous dire que j’en attendais beaucoup de ce film. De toute évidence j’en attendais trop.

Et la chute fut rude

Je ne sais pas par où commencer pour partager mon désarroi. Les personnages sont creux, leurs relations aussi, tout du moins pas assez développées, les blagues sont potaches, le propos, même si plein d’idée au départ, finit par être grotesque. Non pas qu’il soit dans l’extrémisme féministe, ça clairement ça ne m’aurait pas trop gêné en soi, mais c’est un féminisme édulcoré américain, le tout produit par Mattel, aseptisé et bien emballé dans une boîte en plastique rose pour nous en mettre plein les mirettes. Le scénario est brouillon, il n’y a pas réellement de fil conducteur, on est de ce fait totalement paumés, même si on s’en remet, tout compte fait.

Finalement on sort de là avec la sensation amère d’avoir passé une heure et demie en pleine cacophonie mentale, où brouhaha pas drôle et esthétisme rose bonbon (certes très agréable à regarder) règnent en maîtres dans une société patriarcale caricaturale.

Finalement, le message féministe est totalement noyé dans une bien-pensance à l’américaine, et déçue je suis. Encore une fois, et j’insiste sur ce point car il est capital, mes attentes pour ce film et son message étaient beaucoup trop élevées et, malheureusement, je suis forcée de constater que le film ne m’a pas satisfaite du tout. Le seul point positif que j’en retiens c’est que ça a mis tous les mascus en PLS et qu’ils ont bien chouiné en France et ailleurs devant, je cite, tant de misandrie et l’émasculation théorique d’un Ken légèrement ridicule. Alors qu’en réalité, ce féminisme exacerbé qui a suscité chez tous les hommes bien virils de la planète des sueurs très froides est très, trop soft.

Quelques points néanmoins sont plutôt bien amenés, comme les girls night perpétuelles de Barbie qui vivent dans un monde mené de front par des femmes, ou encore le monologue de Sasha qui critique Barbie et ce qu’elle représente dans le « vrai monde » et qui finalement fait réaliser violemment à Barbie tout le poids du patriarcat qui repose sur ses épaules, mais encore une fois, finalement c’est anecdotique et ça passe vite à la trappe. Et ça résume bien le féminisme dans ce film : anecdotique.

Je vais finir cette critique au vitriol par les côtés positifs du film, histoire de finir sur une bonne note : les couleurs sont top, l’esthétique est magnifique, Margot et Ryan joue impeccablement bien, quelques messages çà et là sont au fond pas si nuls (même si j’insiste ils ne sont pas suffisamment développés !), certaines vannes sont marrantes.

Voilà en gros, si vous vouliez le voir allez y, si c’était exclu de votre todolist de l’été, ce n’est pas moi qui vous convaincrait d’y aller.