L’abbé Pierre – Une vie de combat

Que dire de ce film, aux allures de documentaire, un peu long parfois, bouleversant souvent. Je ne connaissais que très peu la vie de l’Abbé Pierre, même si son aura et Emmaüs sont de notoriété publique, mais à part ça et ses dernières années, je ne connaissais pas grand chose de lui. Mea Culpa. Je ne savais même pas qu’il était lyonnais. et j’ai pris une super trempe (oui, oui) dans la face, j’en ai appris beaucoup, beaucoup sur la solidarité et sur le don de soi. J’ai bien entendu pas mal pleuré, un peu rigolé.

Henri Grouès, interprété par le plus que talentueux Benjamin Lavernhe, au début de sa vie décide de renoncer à ses privilèges bourgeois familiaux et entre au Collège des Bénédictins. Une vie austère et difficile qu’il va devoir quitter mais de laquelle il gardera une certaine simplicité et une vie frugale, qui se se révéleront précieuse lors de son engagement dans la résistance, notamment lorsqu’il sauvera des juifs de la déportation.

Dans une ambiance très rétro, belle et légèrement malsaine (en ce qui me concerne, c’est une époque qui me dérange, teintée d’antisémitisme, de nazisme, de grisaille et de misère, très bien retranscrite à l’écran par Tellier), de la période sombre des années 40 jusqu’à l’horreur de l’hiver 1954, Frédéric Tellier s’efforce avec énergie de capturer l’essence même de la figure de l’Abbé Pierre, dans toute sa splendeur et dans ses imperfections, pour en faire ressortir sa vérité la plus authentique.

Le film est d’une beauté éclatante, porté par des performances d’une justesse indéniable. Malgré quelques moments qui traînent en longueur, il s’apprécie avec tendresse et ne manque pas d’arracher une petite larme de temps en temps.