Girlboss, success story d’une fashionista

Girlboss, série Netflix de 2017, librement adaptée du roman semi-autobiographique de Sophia Amoruso, auto-entrepreneuse à succès, à la tête de l’empire de la mode en ligne, Nasty Gal, replonge les nostalgiques dans la frénésie technologique et la folie créative des années 2000. Malheureusement annulée dès la fin de la première saison, la série est une petit claque d’énergie dans la face.

Energique, sulfureuse, motivante…


Une fois la série engloutie par cette fièvre binge watching, généralement insufflée par ces pépites inattendues qui nous scotchent à nos écrans, impossible de ne pas se sentir pousser des ailes. Lumineuse et dynamique, la série nous plonge dans la San Francisco de 2006 et dans l’univers chaotique et festif de Sophia, jeune vingtenaire paumée et douée pour les fringues.

Produite par Charlize Theron, créée par Kay Canon, la série est portée à bout de bras par une Britt Richardson, remarquable dans ce rôle de nana stylée, jolie et au caractère bien trempé.

C’est une série qui donne envie. Envie de faire la fête, envie de créer, envie de se lancer, d’entreprendre. Avec sa réalisation colorée et pétillante, elle file une sacrée pêche

Années coup de cœur et système D


La nostalgie et le rétro sont aujourd’hui des valeurs sûres. On aime retrouver nos habitudes passées. Et tout ceux qui ont eu la vingtaine, comme l’héroïne, dans les années 2000 savent de quoi on parle : accélération d’internet, début du e-commerce, iPods et Nokia 3310.

Période transitoire par excellence, 2006 – année de mon bac – est un tournant décisif de la société 2.0. Pas encore rivés sur nos écrans, et pour cause : les réseaux sociaux n’existent pas, et Facebook n’a vu le jour que deux ans auparavant. Ebay devient la référence e-commerce et les grands de ce monde n’ont pas encore emprunté cette route. On loue encore des DVD, on achète toujours des CD, mais télécharger commence à devenir banal.

Si cette toile de fond est plutôt fun à observer, le message est plus vaste. L’économie n’est pas encore en berne et la crise mettra encore deux ans à arriver, mais la vie est déjà rude pour une génération qui se débrouille tant bien que mal pour trouver sa voie. Enchaîner les petits boulots plutôt que de s’asseoir derrière le même bureau durant toute sa carrière, la génération Y est dépeinte ici avec positivisme et réalisme.

Finalement vivre de sa passion, percer avec sa startup et devenir milliardaire à la vingtaine, c’est un peu le rêve américain du XXIème siècle !