Les Super-héros sur grand écran

Depuis la création de Superman, par Jerry Siegel et Joe Shuster, en 1938 (première apparition en juin 1938), le genre n’a cessé d’évoluer.

Les Super-héros, ces gendarmes du monde, représentent la métaphore, parfois peu subtile, d’une Amérique qui, au sortir de la 2ème Guerre Mondiale, joue un rôle dominant sur le monde grâce à une suprématie mondiale. Leurs capacités extraordinaires au service de la justice et d’un « monde meilleur » véhiculent une sorte de propagande des valeurs américaines.

Au fil des années, l’univers des Super-héros s’est alors étendu pour devenir une culture à part entière. Ils ont ainsi pris le contrôle de l’univers des comics pour ensuite l’étendre à celui de la série, des jeux-vidéos et du cinéma.

Le succès culturel qu’a engendré ce mouvement littéraire ne pouvait qu’intéresser les producteurs Hollywoodiens, toujours prêt à s’investir en vue d’une réussite financière.

Les Super-héros envahissent alors les écrans de nos salles obscures.

Captain America en 1944, Batman en 1966, prolongé avec la série ultra-kitsh (1966-1968) entament les festivités. Les premières grosses productions apparaissent à la fin des années 70 avec Superman en 1978, de Richard Donner, qui s’assure une place de choix au box-office et devient rapidement la référence des fans du Kryptonnien en collants bleus. Suivront ensuite Superman II (1980), Superman III (1983) et Superman IV (1987), qui s’essoufflent et ne connaîtront pas le succès du 1er opus, malgré la présence du, désormais, célèbre Christopher Reeves.

Deux ans plus tard, en 1989, Tim Burton adapte sur les écrans Batman, avec un Jack Nicholson particulièrement convaincant dans le rôle du Joker. Un succès mondial, des spectateurs et des producteurs ravis qui ne s’arrêteront pas en si bon chemin, si bien que Batman, le Défi sort en 1992, un projet plus personnel pour Tim Burton qui ne reçoit, malheureusement, pas l’accueil escompté.

Suivront deux suites de Joel Schumacher, en 1995 et 1997, Batman Forever et Batman & Robin.

Après un petite accalmie, les Super-héros réinvestissent nos écrans, et on a pu assister à une véritable explosion du genre. Les films s’enchaînent, se suivent, se ressemblent un peu parfois, et ces héros envahissent littéralement les écrans depuis la sortie d’X-Men en Août 2000. Le genre prend alors une importance conséquente et des super-héros connus et d’autres moins connus débarquent.

A l’heure où les Etats-Unis connaissent leur plus grand traumatisme, l’attentat du 11 Septembre 2001, qui pourrait avoir remis en cause leur supériorité mondiale, les films de super-héros débarquent en masse. Mais est-ce un hasard ? Le caractère rassurant de ce genre de héros, aux pouvoirs extraordinaires et au sens moral ultra développé pourrait bien tenir le rôle de piqûre anesthésiante face à la douleur de l’expérience.

On pourra d’ailleurs noter, par exemple, l’influence de cette tragédie sur le scénario initial de Spider-Man. En effet, ce dernier s’est vu, au dernier moment, retirer les images du World Trade Center, pour ne pas « choquer la morale ». Se pose alors la question de la censure, nécessaire ou arbitraire? Le Super-héros et son univers créent un monde fantastique où l’évasion imaginaire et le loisir sont de rigueur. Il représente l’Amérique dans toute sa puissance et il est, par conséquent, impossible d’y glisser, même subtilement, ses faiblesses.

Il est l’image du bien contre le mal, du « politiquement correct » et de la force et de l’humanité (bien qu’il ne soit pas forcément humain ceci-dit). C’est pourquoi, à peine un an après la catastrophe du 11 septembre 2001, il était impensable pour Sam Raimi et ses producteurs de laisser apparaître, sur les écrans du monde entier, les Twin Towers, symbole flagrant d’une Amérique meurtrie et affaiblie.

Spider-Man, Hulk, Les 4 Fantastiques, Daredevil… tous se retrouvent propulsés sur le devant de la scène, reprenant fièrement le flambeau de leurs prédécesseurs en costumes moulants.

Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Mis à part les suites à gogo et les innombrables dérivés (Spider-Man 2, Elektra, Catwoman, etc…) , les grands classiques sont remis au goût du jour. C’est ainsi que Christopher Nolan nous plonge en 2005 dans l’univers noir de Batman avec son efficace, quoique un peu long, Batman Begins, sorte de retour en arrière sur la vie de Batman, avant qu’il ne devienne le sombre justicier que l’on connaît. 20 ans après Superman IV, Bryan Singer, abonné aux Super-héros (X-Men, X-Men 2), nous livre en 2006 un Superman Returns, l’histoire du retour à Metropolis du fameux héros, après 6 ans d’absence.

Mais l’univers fantastique et les superpouvoirs des super-héros du grand écran ne sont pas que de simples adaptation de comics.

C’est ainsi que M. Night Shyamalan a fait de Bruce Willis un super-héros qui s’ignore. Il lui faudra traverser un accident de train et être le seul survivant pour réaliser qu’il est Incassable. Hommage aux comics, presque tout y est : le héros évidemment, le super méchant, Samuel L. Jackson, un peu psychotique sur les bords, l’univers de la BD omniprésent… Seul le costume ridicule et la double vie manquent à l’appel.

D’autres classiques du 7è art s’inspirent de l’univers super-héroïque. Ainsi on peut retrouver chez Indiana Jones certains aspects du super-héros… La double vie (professeur en faculté, et archéologue aventurier et sexy), les « super pouvoirs » ou capacités extraordinaires (personne ne manie le fouet comme Indy…), les super méchant, le triomphe systématique du bien contre le mal, le combat contre le nazisme… Ambiance énergique et héroïque, que l’on pourra retrouver dans le galactique Star Wars, ou le futuriste Matrix

Mes capacités intellectuelles s’arrêtent ici pour cette analyse des Super-héros sur nos écrans. Le sujet étant vaste et n’ayant parlé que d’une infime partie de ce monde merveilleux, je pense qu’un autre article se doit de voir le jour. #StayTuned