All The Boys Love Mandy Lane

A mi-chemin entre le slasher gore et le thriller psychologique, Mandy Lane se veut un savant mélange entre Massacre à la Tronçonneuse et Virgin Suicides. Une comparaison légèrement prétentieuse, mais, il faut le reconnaître, Mandy Lane a cet intérêt psychologique auquel la plupart des slasher ne peut pas,prétendre.

L’enfer du lycée, la pression du regard des autres. Mandy Lane est une jolie texane de 16 ans, sexy et vierge. Tous les garçons de son lycée rêvent de la côtoyer et, surtout, de la conquérir. Certains sont même morts dans cette quête… Chloé et Red invitent Mandy dans un ranch pour un weekend aux airs de fête intimiste. Y voyant l’occasion de se faire des amis, Mandy accepte et la troupe de jeunes gens s’installe alors dans une ambiance où pétards, alcool et hormones mènent la danse. Mais le weekend de rêve tourne vite en cauchemar lorsqu’un tueur décime un à un les adolescents, Mandy va devoir, avec ses camarades, se battre pour survivre.

L’amour, le sexe, l’alcool, les amitiés, le lycée. Sartre le dit très bien, l’enfer c’est les autres, mais l’enfer est encore bien plus écrasant dans l’ambiance dévastatrice du jugement superficiel des ados au lycée. On nage en plein thriller adolescent, plongés dans une ambiance glauque dès la première scène du film. Au milieu d’une horde de jeunes prêts à tout pour paraître cool, cette adolescence issue de la jeunesse américaine dorée pour qui le paraître est bien plus important que l’être, Mandy Lane, pure, innocente, froide, au centre des obsessions, incarne une certaine lucidité. face à l’immaturité de ses camarades. Observant d’un regard discret, avec le détachement poli d’une touriste étrangère, Mandy reste le seul personnage attachant du film. La seule semblant dotée d’un semblant de profondeur face à la démesure des archétypes, allant du pseudo beau-gosse insupportable à la blonde anorexique hystérique.

Jonathan Levine signe donc un slasher pas banal, une histoire de torture psychologique adolescente, où l’on tente de préserver la pureté par la violence, comme on pu le voir dans Teeth, autre film d’horreur adolescent torturé où préserver la pureté passe par la violence. Si ce film respecte les codes du slasher à la lettre (grande maison isolée, ados en vacances, veillées tardives, etc…) et aura de quoi ravir les amateurs, on s’embarque rapidement dans un mélange de genres qui finit par s’embourber pour ne plus avoir ni queue ni tête.

Le dénouement inattendu redonne un petit coup d’adrénaline au spectateur qui commençait à s’emmerder sévère. Et c’est reparti pour un dernier tour de presque n’importe quoi.

Avec ses forts accents et références 80’s (magnifique générique de fin), sa tournure psychologique plus ou moins fine du traumatisme que peut représenter le fin de l’adolescence, la fin de l’insouciance, et son petit côté décalé, Mandy Lane reste; malgré tout, un film à voir.