Avatar

Demain je vais enfin voir Avatar 2, je suis toute excitée et j’ai hâte. En plus, en 2022, ère réseaux sociaux à fond où tout le monde partage son avis, moi la première, je ne vois que des avis dithyrambiques sur le deuxième opus de la soon-to-be saga, puisqu’à priori 4 suites vont lui emboîter le pas. Voilà, pour résumer je tiens à peine en place, je pense à ça trop souvent, au point que j’en rêve la nuit. Pour patienter calmement, je me suis replongée dans le petit premier de Cameron, sorti en 2009, il y a 13 ans, je l’avais vu à l’époque mais ça date, impossible donc de dresser un bilan, calmement et de me remémorer chaque instant. Il est dispo sur Disney+ alors, y a plus qu’à comme qui dirait.

Une prouesse esthétique

Avant de relancer le film, pour en raviver les images dans ma tête, j’ai quand même des vagues souvenirs, un peu enfouis dans mon cerveau de jeune adulte que j’étais en 2009. Je me souviens être allée spécialement le voir en IMAX (à l’époque c’était une première quand-même) et d’être allée jusqu’à Disney Village pour profiter de cette technologie extraordinaire. évidemment, aujourd’hui je serai incapable de dire si ça changeait quelque chose mais, mon dieu, je me souviens être sortie de là émerveillée par les couleurs, les lumières, l’esthétique et le bouleversement graphique que je venais de vivre. Des étoiles pleins les yeux, j’ai eu du mal à redescendre de ce nuage rose et bleu sur lequel Avatar m’avait fait voltiger. Parce que oui, avant tout, le film était, à l’époque, une sacrée révolution visuelle.

Après avoir revu le film sur l’écran de ma télé, une conclusion s’impose : Avatar est définitivement fait pour le cinéma et rien n’égalera son rendu en salle obscure.

Ancien marine ayant perdu l’usage de ses jambes, Jake Sully accepte pour mission de partir sur la planète Pandora pour aider un groupe d’industriels dans l’exploitation de ses ressources souterraines. Il découvre un programme scientifique qui permet aux humains de prendre possession d’un avatar, le corps d’un Na’vi, indigène local, et de la commande à distance. Il se retrouve alors en mission infiltrée pour espionner les Na’vi. Il se prend d’affection pour une jolie Na’Vi et commence à s’attacher au peuple que ses supérieurs hiérarchiques veulent exterminer.

Rêveries du promeneur solitaire

Au delà du discours social et écologique évident, Avatar est un film SF purement maîtrisé où l’interêt essentiel réside dans la découverte du monde merveilleux des Na’vi et ses décors dignes d’un Miyazaki. Nous sommes donc plongé dans un univers prodigieux et magnifique, où contemplation et méditation règnent quasi en maîtres. L’anticapitalisme et antimilitarisme sont également plus qu’évident dans le film de Cameron, et à raison, bien que parfois maladroits car manquant un peu de subtilité. Quoiqu’il en soit, le message, qui pêche un peu parfois car noyé de bons sentiments à l’américaine, était finalement totalement pertinent à l’époque et le reste toujours aujourd’hui.

Mais Avatar, ce n’est pas qu’un ersatz de pamphlet politique édulcoré à la sauce à l’américaine, c’est également une histoire initiatique, le renouveau, une magnifique love story, sur fond de SF habile et colorée. Parce que finalement Cameron c’est un peu le nerd du 7ème Art, perfectionniste dans l’âme qui cherche toujours à rendre ses films les plus réalistes possible (on l’a d’ailleurs bien vu avec Titanic qui, n’en déplaise aux hommes virils, est un sacré chef d’oeuvre). Et James Cameron n’est pas seulement un prodige de l’image et du spectaculaire, c’est également un superbe narrateur car même si le scénario n’est pas particulièrement bien écrit il reste indéniablement efficace. Tout est merveilleusement impressionnant dans Avatar. L’image, l’histoire, la morale, c’est finalement, malgré quelques ratés çà et là, un magnifique conte qui prend aux tripes.

Film hybride entre épopée majestueuse, film SF extraordinaire, western somptueux, social et engagé, finalement, l’esprit militaire et colonialiste de la conquête est totalement ridiculisé et, dans sa morale écolo d’acceptation de l’autre monde, Avatar n’est peut-être pas le film le plus intelligent qui existe mais reste de par sa narration fantastique, sa maîtrise de la brutalité et son immense beauté un film épique et un divertissement fabuleux qui, malgré quelques faiblesses, n’en reste pas moins un bijou du cinéma.