Bones and all – I’m only human after all…

Je suis allée voir ce film sans savoir dans quoi je m’embarquais. J’avais juste vu les affiches dans le métro, avec Thimothée Chalamet, que perso j’aime bien mais sans grand plus, et une nana que je prenais pour Zendaya de loin, qu’elle j’aime bien, mais qui n’était pas Zendaya. Voilà, voilà. Je vois que c’est interdit aux moins de 16, j’me dis chouette un film d’horreur. On arrive dans la salle et ma pote me dit « c’est des cannibales »… WTF ? Moi les gens qui se mangent entre eux, c’est pas trop mon truc… Bon ben, j’ai plus trop le choix là…

Cannibalisme contemplatif

On découvre assez vite les penchants de l’héroïne pour la chair fraiche et, perso, je trouve ça dégueu. Mais il y a finalement des ambitions poétiques dans ce film qui tente de mettre en avant les réflexions torturées de ses protagonistes mangeurs d’humains. Je suis peut-être obtuse mais j’ai quand-même eu du mal à apprécier le sens profond du film. Tant par sa forme que par son fond. Le sujet manque cruellement de matière, il m’a semblé tout le long du film, que j’ai trouvé très lent par moments, que malgré une volonté certaine de bien faire, le scénario s’enlisait facilement dans une bouillie indigeste de bons sentiments. Certains aspects sont intéressants, comme la côté héréditaire de la chose, sorte de parallélisme un peu gauche de la pauvreté aux USA, mais malheureusement trop mal exploité. On se retrouve finalement face à une sorte de film d’auteur à l’américaine, un peu gore par moments, très lents par d’autres, à tenter de justifier ses défauts par de (trop) longs instants contemplatifs.

Nos étoiles contraires

Pendant tout le film nous sommes au coeur de la réflexion ambivalente des deux anti-héros, campés cependant à merveille par Chalamet et Taylor Russel (découverte dans le très, très mauvais Escape Game), qui oscille entre gérer une affliction difficile à assumer et l’envie de croire en un avenir plein d’espoir. Finalement se sortir d’un pétrin héréditaire qui leur colle à la peau pour vivre comme tout un chacun. Cette recherche perpétuelle d’une vie ordinaire, parce qu’au fond, même s’ils mangent des gens, ce ne sont que des humains comme tout le monde. Honnêtement, on a déjà fait plus subtil…

Je ne conseillerai pas ce film, que personnellement je trouve très moyen, dérangeant mais pas comme on aime, pas super utile et légèrement facile. Même si les acteurs sont bons, l’ambiance gênante, l’histoire pas mauvaise en soi, on sort de là, si j’ose dire, en restant un peu sur sa faim.