Braindead

Sortie en 2016 pour une seule et unique saison, pour cause de manque d’audience, Braindead est un OVNI télévisuel – sans mauvais jeu de mot – à mi-chemin entre la série comico-fantastique et le pamphlet politique.

Une réalisatrice idéaliste se retrouve à Washington pour travailler avec son frère, sénateur démocrate, dans le but de financer son prochain reportage. Elle découvre que des insectes grignotent le cerveau des politiciens et employés de la Maison Blanche afin de prendre le contrôle du pays.

Avec un synopsis simple et efficace et un thème des plus anciens et récurrent du 7ème art fantastique-horrifique (l’invasion extraterrestre par la possession du corps humain), la série a fait l’effet d’une bombe sur petit écran. Du scénar simple mais assez drôle s’enchaîne tout un tas de trames narratives pour mettre en évidence tous les enjeux et difficultés induits par cette modernité démesurée de notre société actuelle. En partant de petits aliens grignoteurs et envahisseurs on finit par décortiquer toutes les problématiques politiques contemporaines, cette communication qui devient de plus en plus compliquée, cette division bien tranchée entre le peuple et les décisionnaires à la tête du pays, ce besoin de reconnaissance d’une nouvelle génération qui cherche à s’émanciper et à prouver sa valeur à la génération précédente… La recherche de sens… Finalement autant de sujets délicats abordés par une série bien plus maligne qu’il n’y paraît.

Et finalement on ne rentre jamais dans le cadre moralisateur à deux balles qu’on a souvent le malheur de constater, en filigrane, dans des séries qu’on adore malgré tout, puisque c’est là que le comique de la série prend tout son sens. En effet, si elle donne à réfléchir et ne se contente pas de faire rire son audience, dès que le sujet devient légèrement sérieux on se reprend une petite vague de comique qui va muscler nos zygomatiques et nos abdos !

La série ne dérape jamais dans le too much, et à ses éléments scénaristiques sérieux s’ajoute une mise en scène adroite, une jolie photographie, une créativité rafraîchissante, un casting sympathique, une musique entraînante (mention spéciale à You Might Think de The Cars qui traîne encore dans mon Deezer plusieurs années après). Aucune fausse note donc pour cette série qui gagne à être connue, a être vue et, en ce qui me concerne, revue !