Call of Pripyat

Première réalisation du créateur de Paranormal Activity, Oren Peli, ce film d’horreur suit six jeunes qui, en quête d’aventure et de frissons, cherchent à sortir des sentiers battus en engageant un guide extrême. On appelle ça communément aujourd’hui le Dark Tourism, une plus si nouvelle tendance à organiser des visites touristiques payantes de lieux étroitement liés à la mort, la souffrance et les catastrophes. Ignorant les avertissements, ils suivent le guide jusqu’à Pripyat, la ville des anciens travailleurs de la fameuse usine nucléaire, Tchernobyl. Plus de 25 ans après, la ville est complètement déserte. Complètement ? Rien n’est moins sûr.

Du créateur de Paranormal Activity je n’attendais pas le film du siècle mais l’accroche du film a suffi à me donner envie d’en savoir plus. De toute façon qui dit film d’horreur dit « je suis là » ! La carte ciné permet de ne pas être trop à cheval sur ce qu’on va y voir alors pourquoi s’en priver ?

Sorti en été 2012, période où le combo caméra au poing/film d’horreur était à son apogée, le film n’a pas fait figure d’exception. Le film s’y prête plutôt bien vu le sujet et, contrairement à un énième film vomitif façon camescope il arrive, au moins, à se démarquer avec son efficacité pragmatique. Contrairement à un Cloverfield, où la ville de New-York se retrouve assiégée par des extraterrestres sanguinaires qui font tout exploser sur leur passage, les Chroniques de Tchernobyl a, au moins, un synopsis de départ plutôt sobre et réaliste.

Jolis décors et ambiance prenante


Petit budget, certes, mais les décors sont plutôt bien fichus. Toute l’ambiance du film réside dans ce lieu unique, qui mêle beauté déserte, tristesse et angoisse. Tout le démarrage du film tient en la visite de cet endroit exceptionnel. A l’époque la série Chernobyl n’existait pas et, à part quelques documentaires anxiogènes et grisonnants, la découverte de la ville relevait de l’imaginaire. Pour des personnes comme moi, nées quelques mois avant la catastrophe nucléaire de 1986, l’accident représente un évènement de poids.

La suite, plus classique dans le scénario film d’horreur, repose cependant sur des bases solides : montrer le moins pour imaginer le plus. Le jeu qui finit par s’imposer s’appuie sur une alternance de silence et de rythmes et sur, détail qui peut avoir son importance, une ribambelle d’acteurs inconnus pour accentuer l’effet réel.

Un film qui, finalement, n’invente rien et n’évite pas certains défauts et incohérences mais qui reste un bon moment pour tout adepte de cette catastrophe mythique et de films qui fait peur.