Chambre 1408 – room service impeccable…

Je n’ai aucune idée de ce qui se passe dans ma tête et dans mon coeur pour que cette fin de journée soit si éprouvante. Mes émotions fluctuent comme un encéphalogramme et moi qui ne me laisse jamais aller d’habitude à l’expression de mes sensations, voilà que les vannes sont ouvertes. Elles finiront bien par se refermer et je sens déjà la légère déprime de ce samedi soir passer, mais elle plane toujours, et pour réaffirmer ma confiance j’ai choisi la thérapie par les frissons et l’écriture. C’est donc parti pour le marathon de l’horreur et la roue libre des critiques, et ça fait du bien. Du coup, sur Netflix, dans le top 10 j’ai repéré Chambre 1408, un film que j’avais vu il y a fort longtemps et qui m’avait un peu traumatisée. Ni une ni deux j’ai pressé le bouton ok de ma télécommande.

Adapté de la nouvelle du King de l’horreur, le scénario du film de Mikael Håfström est passionnant. Nous sommes devant un film d’horreur, un vrai, avec émotions palpables et montées d’angoisse, sans fioritures, jump scares flagrants ni hémoglobine dégoulinante et écoeurante. Voilà pour commencer.

Bien qu’il soit un auteur réputé de romans d’épouvante, Mike Enslin n’a jamais cru aux fantômes et aux esprits. Pour lui, la vie après la mort n’est que pure invention, et il a passé suffisamment de temps dans des maisons hantées et des cimetières pour le vérifier… En travaillant sur son dernier ouvrage, il découvre l’existence d’une chambre, la 1408 du Dolphin Hotel, où se sont produites de nombreuses morts inexpliquées et souvent violentes. Malgré les mises en garde du directeur de l’hôtel, Enslin décide d’y passer une nuit. Face à ce qu’il va vivre, son scepticisme va voler en éclats. Pour lui, la question n’est plus de savoir si le paranormal existe, mais d’espérer survivre à la nuit de tous les cauchemars…

Désabusé, Mike Enclin, écrivain sur le déclin devient obsédé par l’occulte après la mort de sa fille, dans l’espoir de renouer contact. Depuis des années il parcoure l’Amérique dans le but de croiser un fantôme pour se raccrocher à l’espoir d’une vie après la mort. Sans grand succès, il écrit donc des guides horrifiques sur les lieux soi-disant les plus hantés. Jusqu’à ce qu’il se rende dans la chambre 1408 de l’hôtel Dolphin.

Déjà, j’ai toujours beaucoup aimé John Cusack. Je ne sais pas pourquoi, ce n’est même pas un super acteur, il n’a pas vraiment grand chose de spécial, mais c’est comme ça, il y a des choses qu’on n’explique pas. En plus, il partage la tête d’affiche avec Samuel L Jackson, que lui aussi j’aime beaucoup. Je me souviens qu’à l’époque j’avais été attiré par ce film, en plus du fait que ce soit un film d’horreur, par le fait qu’il réunisse les deux acteurs. Si le film n’est pas révolutionnaire du genre, il nous embarque assez rapidement dans une ambiance dérangeante. Des évènements mineurs mais un peu chelou s’enchaînent et Mike en bon blasé du paranormal pense à un coup monté de l’hôtel. Je m’arrête là sinon ça va partir en spoil sévère.

La mise en scène est habile, le scénario intelligent, l’ascension de l’angoisse presque parfaite malgré qu’elle peut s’essouffler par moments. Le film est, à l’image de chaque adaptation de Stephen King, une escalade puissante de l’angoisse à mesure qu’on avance dans le film et dans les méandres de la décadence intellectuelle du protagoniste. Plus qu’une balade dans l’horreur c’est finalement une escapade incontrôlée dans la folie de ses personnages. Le tout saupoudré d’une dose d’épouvante savamment maîtrisée.