Entre les murs
En 2006 parait le roman Entre les Murs, de François Bégaudeau, qui constituera le scénario du film éponyme, sorti en salle en 2008 et palme d’or du 61ème Festival de Cannes, la même année.
Sous forme de docu-fiction, Entre les Murs nous plonge dans l’univers scolaire chaotique d’un collège parisien du XIXème arrondissement, classé en ZEP.
On suit donc François, jeune professeur de français et professeur principal d’une classe de 4è où règnent turbulence et insolence. Il n’hésite pas à affronter Souleymane, Khoumba, Esmeralda et toute sa classe dans des échanges verbaux musclés, pour essayer de leur faire aimer le français mais aussi pour leur apprendre cette notion abstraite de respect. Mais à trop se battre on finit par se blesser, et l’apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques.
Un film juste et dynamique qui dénonce avec authenticité les problèmes rencontrés de nos jours dans la scolarité. C’est dans son incessante neutralité que réside l’intensité et la finesse de sa critique.
Le film parle de la difficulté dans sa généralité. La difficulté d’être ados, celle d’être tolérant, la difficulté d’être professeur et celle de réagir face aux agressions quotidiennes d’élèves très souvent en colère et, parfois, insolents.
Un portrait peu glorieux mais perspicace sur les problèmes rencontrés par les professeurs face à la nécessité de faire régner un climat propice à l’éducation. L’univers du collège y est dépeint avec une réalité aussi touchante qu’alarmante, dans les réussites et les échecs tant du point de vue du système éducatif que de celui des élèves.
L’absence de musique, du début à la fin, et le naturel dont font preuve les « acteurs » de ce docu-fiction ne fait qu’exacerber ce sentiment de sincérité qui plane tout au long du film.
Un vrai bon film, une palme d’or méritée !