Quand les jeux-vidéos font leur cinéma

Il y a quelques années, cinéma et jeux vidéos étaient deux médias parfaitement distincts. Les jeux n’avaient pas de scénario précis et le but étaient le jeu dans sa forme la plus rudimentaire. Malgré quelques améliorations constatées au fil des années, les scénarios restaient cependant peu élaborés.

Ce n’est que récemment, avec la nouvelle génération, que le jeu vidéo propose un scénario et une réalisation proche de ceux d’un film, permettant ainsi une adaptation cinématographique plus aisée.

Les jeux vidéos ont donc su trouver leur place au sein de la société, imposer leur art et créer une culture à part entière.

Adapter pour plus de blé


Les producteurs hollywoodiens ne sont pas à court d’idée pour gagner la course au dollar. Toujours prêts à se lancer dans la quête du blockbuster qui rapporte gros, ils savent où frapper pour gagner le jackpot. L’adaptation du jeu vidéo sur grand écran, souvent motivée par l’aspect financier s’est fait son trou dans le milieu prisé du grand écran. La plupart des adaptations cinématographiques ont cependant rarement eu droit au mode « sans échec ».

En 1993, Bob Hoskins se laisse pousser la moustache et revêtit la célèbre salopette rouge pour se lancer, avec son frère, Luigi, à la rescousse d’une charmante demoiselle. Une adaptation kitschissime et nullissime qui, malgré un casting 5 étoiles, ne rendra pas hommage aux jeux conçus par Shigeru Miyamoto.

La machine est lancée. Suivront en 1994 Street Fighter et Mortal Kombat en 1995, mais adapter sur grand écran un jeu au scénario quasiment inexistant relève de la gageure.

Jeu-vidéos et films d’horreur


C’est alors qu’en 2002, les producteurs se concentrent sur les jeux de survival horror en adaptant sur les écrans le premier opus de la saga Resident Evil.

Dans la lignée suivront Alone in the Dark en 2005 et Silent Hill en 2006.
Les producteurs associent ainsi deux valeurs sûres des médias, jeux-vidéos et cinéma d’horreur.

Mais l’attrait des jeux vidéos pour le cinéma ne se résume pas simplement à l’adaptation. Ainsi on constate depuis quelques années une réelle influence des jeux vidéos dans le monde du 7è art. Des films comme Matrix font clairement référence aux codes et conventions du jeu vidéo. Danny Boyle dans La Plage glisse un plan séquence où Leonardo DiCaprio, pixélisé, s’imagine évoluer dans un jeu-vidéo.

Dans des films comme ExistenZ, Avalon ou Tron, le sujet du film repose totalement sur l’univers du jeu vidéo et propose une analyse ou critique de la société à travers ce dernier. Les références fusent pour donner lieu a une véritable alliance.

Si les jeux vidéos ont donné lieu à des adaptations qui sont devenues en quelque sorte des références en matière de film d’horreur, les films d’horreur aussi s’inspirent de l’univers pixélisé du jeu vidéo. C’est ainsi que Stay Alive sort en 2006, un film où le serial killer n’est autre que le jeu vidéo lui-même, si, si…

Les jeux vidéos et le 7ème art ont donc depuis une dizaine d’années, en quelque sorte fusionné et donné lieu à des films, chef d’œuvres ou navets peu importe car gamer acharné, fan de film d’horreur ou passionné de cinéma, tous y trouvent leur compte dans la nouvelle tendance du jeu vidéo sur grand écran.