La Liste de Schindler

C’est l’histoire d’Oskar Schindler, industriel allemand et membre du parti nazi qui a sauvé plus d’un millier de juifs des camps de la mort pendant la Seconde Guerre Mondiale. Avant de voir le film, je ne connaissais pas vraiment l’histoire de ce type et je me disais, au fond de moi, que finalement des gens bien il y en a eus. Mais que nenni, l’industriel avait simplement en tête de récupérer de la main d’œuvre pas cher… Evidemment, la vie et l’humain sont, au fond, plus complexes que le noir et blanc du film mais finalement c’est plus une question de sous que d’humanité profonde. Et puis les choses changent, l’humanité prend le dessus, en mal et en bien, et au bout du compte, on se rend compte que lorsqu’il n’est pas exalté par le mouvement de foule, dans sa singularité l’homme sait faire preuve d’une profonde compassion.

Je fais une pause Star Wars, j’en ai plein la tête et plein les yeux et, malade depuis le 19 janvier, je suis dans un état de fatigue mentale avancée. Mon cerveau étant en off je me replonge donc à la source, ce qui ne me demande pas trop d’efforts, l’analyse de la brutalité historique et plus particulièrement l’horreur nazie. J’ai eu une période de boulimie cinématographique sur ce thème, si apprécié du 7ème art, de la Seconde Guerre Mondiale. Le Pianiste – sujet de mon TPE d’ailleurs, Le Liseur – adapté du bouquin de Bernhard Schlink que j’avais dévoré plus jeune, Le Choix de Sophie, évidemment, La Vie Est Belle, Nuit et Brouillard, La Rafle, et j’en passe. J’ai même poussé ma dévotion jusqu’aux films de guerre sur le débarquement – mentions spéciales à Il Faut Sauver le Soldat Ryan et à Dunkirk. Sûrement que cette passion pour le sujet me vient de mes origines et que, du coup, je considère que ça fait partie de mon histoire… Mais c’est aussi à se demander si, compte-tenu du fait que mon père est sépharade je n’ai pas, inconsciemment, ressenti une culpabilité induite envers les ashkénazes. Ca mériterait approfondissement et introspection plus poussées sur mes réflexions sur la responsabilité personnelle. Qu’à cela ne tienne je vois mon psy mercredi prochain.

Le sujet de l’extermination des juifs est toujours très pénible à aborder : ce qui m’a toujours perturbée, voire dégoûtée, appelons un chat un chat, dans ce passage de l’Histoire, c’est cette méticulosité dans l’extermination. Les allemands, et plus particulièrement les allemands nazis, sont des figures abjectes et ignobles dans leur manière froide, soignée et calculée à tuer. Toutes ces élucubrations terminées, voilà ce que j’ai pense de La Liste de Schindler.

Faites place à l’émotion

C’était finalement le film de sa vie. Spielberg, met en scène un de ces films les plus chargés en émotions parce qu’au travers de ce film il dresse un bilan poignant sur l’une des périodes les plus noires de notre Histoire. Il s’évertue, à travers le destin d’Oskar Schindler, de filmer une lueur d’espoir au centre de la violence monstrueuse et l’horreur absolue en prenant soin de ne jamais tomber dans le pathos. Dans une volonté de transposer l’atrocité suffisamment ignoble car bien réelle avec une certaine exactitude et sans sombrer dans l’émotion facile et tire-larme, Spielberg nous livre un film fort, poignant, quasi documentaire.

Avec cette œuvre difficile et complexe, Spielberg signe LE film de la consécration. Premiers oscars, le jeune cinéaste prouve avec la Liste de Schindler qu’il est aussi bon en blockbuster qu’en scénars dramatiques.

Finalement, le film est un message d’espoir, une film sur l’humanité dans ses aspects d’ombre et de lumière. Ce que l’humain a de pire comme de meilleur en lui. Exacerbé par un jeu d’acteur grandiose, une mise en scène exceptionnelle (mais cela va sans dire quand le film est réalisé par M. Spielberg) et une bande originale pleine de pudeur par maître Williams, encore et toujours, le film est un chef d’œuvre qui nous laisse le cœur serré et l’œil humide.