La Revanche des Sith – Mon Sith ma bataille

Dimanche soir, j’ai pas quitté mon lit ni mon pyjama plaid de la journée, il fait un froid de canard dehors, je ne sais pas quoi regarder alors je me suis dis que j’allais revoir l’épisode III. Pour la petite histoire, je l’ai vu qu’une fois (ou peut-être deux, je ne fais plus confiance aveuglément à ma mémoire défaillante). Quoiqu’il en soit, le seul souvenir que j’en ai c’est d’être allée le voir, au ciné, il y a fort longtemps donc, et d’être sortie de là époustouflée. Je me souviens des batailles, de R2D2 (toujours dans mon cœur), des Wookies qui se battent en criant comme Tarzan et de la scène, LA scène, de fin qui me donne encore des frissons quand j’y repense. Du coup, 17 ans plus tard, je me dis que le revoir ne serait pas une mauvaise idée.

Ainsi soit-il

Enfin, l’épisode final, celui tant attendu, l’épisode III, l’épisode qui clôt un (parfois très) long chapitre. Meilleur épisode de la prélogie, de loin, j’ai bien peu de mots dans mon vocabulaire pour décrire mon émoi. Dans mon souvenir c’était déjà le meilleur, après l’avoir revu ce soir je confirme mon avis. Seul bémol, il est beaucoup moins beau et merveilleux sur petit écran qu’en salle obscure. Mais c’est un détail de l’histoire tant le scénario est bien ficelé, les batailles fantastiques – bien que moins bruyantes chez moi qu’à l’UGC mais bon j’ai des voisins quand même – la bande son merveilleuse et les dialogues déjà cultes (You were the chosen one). Ce n’est pas pour rien que c’est mon préféré, même pas seulement de la prélogie, je crois bien que c’est mon préféré tout court, n’en déplaise aux fans de la première heure. C’est clairement un épisode mythique car essentiel, bien fait, c’est un peu celui qu’on attendait depuis 1999. Du coup mon avis ne sera pas objectif mais à quel moment un avis personnel l’est finalement ?

Impossible de ne pas aimer cet épisode tant les promesses sont tenues. Il mêle savamment le divertissement pur, attendu d’un Star Wars et le scénario sombre développé. Ce que j’aime dans Star Wars ce sont les batailles grandioses, la dimension politique et l’émotion, un brin testostéronée, qui se dégage et qui s’assume. Un peu comme un Nolan, finalement. Cette manière qu’a Lucas de nous pousser dans nos retranchements larmoyants tout en nous gratifiant d’explosions grandioses. En tant que pleureuse officielle des salles obscures, je n’ai pas retenu mes larmes, again, devant les scènes chargées en émotions.

J’ai beaucoup de mal, en pleine confusion des sentiments, à faire une critique basée sur « l’intellect », mais je vais tenter quand-même puisqu’à priori, c’est le but de la manœuvre.

L’art de la guerre

Premier point, d’une importance capitale finalement : les batailles, l’essence même de Star Wars, sont à couper le souffle. Impossible de ne pas aimer toutes celles qui crèvent l’écran dans cet épisode. Et ça commence dès le début avec le sauvetage de Palpatine, cette bataille spatiale qui met en exergue toute la stratégie de la traitrise du chancelier. Qui dit revanche des Sith dit chute des Jedis et une scène en particulier, quand Anakin tombe du côté obscur, en montre tout l’effondrement, d’abord de son intégrité et ensuite de l’équilibre de la force. Parce que quand le pouvoir est en jeu, les pires facettes de l’humain ressortent. Et ça donne des batailles mythiques et extraordinaires.

Dévisage, défigure

La figure même de la traitrise se lit sur les traits des personnages : une fois qu’ils sont officiellement méchants les traitres deviennent « moches ». Pas très subtil, j’en conviens, mais les événements qui les conduit à ce physique ingrat sont tellement graphiques et esthétiques qu’on ne peut en vouloir au maître aux commandes : la bataille qui oppose Palpatine à Mace Windu est épique. Et que dire de celle qui oppose Anakin à Obi Wan, 17 ans encore j’en ai encore des frissons. Je crois qu’elle fait de cet épisode l’un des meilleurs films du siècle – rien que ça.

Tout au long du film, c’est donc du très grand spectacle, pour les amateurs de la saga qui, comme moi, ont grandi avec, ont été bercés par la marche impériale et le thème mythique (merci John Williams), d’ailleurs la bande son de l’épisode III est grandiose, qu’on se le dise, le film est une pure merveille, du début à la fin. Comme je le disais tout à l’heure, Lucas alterne entre combats spectaculaires, émotions fortes et corruption d’Anakin, spectre en filigrane qui pèse sur nous dès le premier épisode de la prélogie.

Finalement, ce film est merveilleux, n’en déplaise aux détracteurs, fan de la première heure qui prennent un malin plaisir à fustiger la prélogie. Si les deux précédents épisodes étaient parfois longs et pas nécessairement à la hauteur d’une saga prodigieuse, l’épisode III clôt le débat et la prélogie avec brio. Episode grandiose, qui finalement aura su détrôner l’Empire Contre Attaque dans mon petit coeur et qui sait faire le lien avec la trilogie précédente (et suivante du coup) sans fausse note ni incohérence.