La Rose Pourpre du Caire

New Jersey, 1930, en pleine crise économique. Cécilia, jouée à la perfection par Mia Farrow, est une jeune serveuse qui tente d’échapper à son triste quotidien dans les salles obscures. Elle tombe sous le charme de Tom Baxter, Jeff Daniels, jeune et beau, archéologue vigoureux, héros du film La Rose Pourpre du Caire. Amoureuse du personnage, elle ne cesse d’aller voir le film et, à sa grande surprise, Tom finit par sortir de l’écran pour s’enfuir avec elle. Elle a enfin rencontré l’homme de sa vie ! Le seul problème c’est qu’il n’est pas réel…

Une gentille comédie romantique sur le rôle du fantasme que joue le cinéma dans notre réalité. Woody Allen nous plonge dans ce rêve qui se confond à la réalité, le fantasme et l’imagination. La mise en abîme et le thème du mélange des personnage de fiction avec ceux de la « réalité » crée une magie qui ne nous quittera jamais, durant la totalité du film. Le personnage sort de l’écran, et il va même jusqu’à faire entrer la jeune Cécilia dans le film, où le champagne coule à flot, les petits fours ont cet air savoureux. Mais rien n’est réel, car tout ce n’est que cinéma, et Tom n’est qu’un personnage. Cécilia finira-t-elle par choisir Gil Sheperd, l’interprète de Tom ? Finira-t-elle par rejoindre son mari et la réalité qu’elle a toujours connu ? S’enfuira-t-elle pour vivre le rêve absolu avec l’homme de ses rêves ?

Il fallait y penser, faire sortir le personnage de l’écran, Woody l’a fait… Si l’allégorie du film a été repris plus d’une fois, notament avec Pleasantville de Gary Ross en 1998, toujours avec Jeff Daniels, où, là, deux adolescents de la fin des années 90, entrent dans une série idylique des années 50, ou encore, plus récemment, dans Enchanted, de Kevin Lima, où une princesse du monde féérique de Disney se retrouve propulsée en plein Manhattan, elle ne sera jamais aussi bien explorée que dans le fabuleux, naïf et touchant et « sûrement l’un des moins cérébral » film de Woody Allen.