The Last of Us – First of All
J’ai ADORÉ le jeu. Je ne suis même pas sûre qu’adorer soit un verbe suffisamment fort pour décrire à quel point ce jeu m’a transporté. Tellement que je suis dans l’incapacité totale de jouer au 2 car ce que j’ai le plus aimé dans le premier est la relation entre Joël et Ellie et, spoiler alert, j’ai eu la joie d’apprendre que Joël n’apparaissait que peu dans le 2 car tué assez tôt. Quoiqu’il en soit, ce jeu m’a tellement secouée que depuis j’ai du mal à accrocher à un autre, tant je suis mélancolique et nostalgique. C’est pour moi LE jeu de mon année 2022 (parce que j’y ai joué tard, c’est vrai) et j’attend patiemment qu’un autre le détrône, parce que bon, je ne veux pas bloquer trop longtemps dessus non plus.
Ce jeu, parce que bon, difficile de parler de la série sans parler du jeu duquel elle est adaptée, m’a marquée à vie, a laissé une trace indélébile dans mon cœur et dans mon être parce qu’il est beau. Et je ne parle pas de son esthétique qui déjà est plutôt réussie mais de son fond profond. Dans un monde apocalyptique, envahi par des zombies, il faut survivre coute que coute parfois au détriment de son humanité. Joël vieux solitaire endurci par la vie (et la mort) prend, à contrecœur d’abord, Ellie sous son aile, ado de 14 ans, mordue mais pas transformée qui constitue un espoir de vaccin et de survie dans ce monde de brutes.
Quand j’ai su qu’une adaptation en série était prévue j’ai eu du mal à contenir ma joie. Quand ensuite j’ai appris qu’elle serait dispo sur Prime, ma joie fut d’autant plus grande. Après avoir vu passer des critiques dithyrambiques sur la série, il est temps pour moi de donner mon avis et de confirmer ou non les avis outre-Atlantique. Dispo depuis hier j’ai donc évidemment regardé le premier épisode. Et voilà ce que j’en ai pensé.
L’épisode 1 est long, 85 minutes, et c’est tant mieux car il pose les bases, l’histoire (qu’on connait déjà pour la plupart) reprend les codes du jeu, pour les joueurs ce sera un peu une redite car c’est plus ou moins la première heure de jeu qui est ici transposée sur nos écrans. Mais il faut bien commencer quelque part et pour ceux qui n’ont pas eu le plaisir d’exploser la tronche de zombies en folie à grands coups de croix croix carrés, cette introduction est plus que nécessaire. Un peu long, donc, je ne sais pas car pour y avoir joué il y a seulement 4 mois je n’ai à aucun moment trouvé l’épisode ennuyeux puisque la série, en plus de respecter le jeu, va plus loin dans le récit, et c’est normal puisque c’est finalement là tout l’intérêt d’une adaptation sur petit écran d’une intro de gamer.
L’enjeu est de taille pour les fans du jeu comme pour les créateurs de la série puisque The Last Of Us constitue l’un des meilleurs jeu Naghty Dog, si ce n’est l’un des meilleurs jeux tout court, et l’adapter en série doit forcément relever de l’entreprise périlleuse. Et des raisons de trembler il y en avait quelques unes : même si quelques (très) rares exceptions existent, la plupart des jeux vidéos adaptés sur grand ou petit écran sont totalement ratés et le format série n’est pas nécessairement des plus rassurants. Mais c’était sans compter sur l’association de bienfaiteurs parfaite entre Neil Druckmann, co-créateur de la série et de HBO qui a su prouver à maintes reprises son expérience.
Défi relevé avec brio donc pour HBO, mais rien d’étonnant venant de la chaîne responsables des joyaux comme The Wire, Euphoria, Band of Brothers, True Blood ou House of the Dragon, etc. (je n’ai jamais vu Games of Thrones, lapidez-moi sur la place publique si ça vous chante, je ne peux donc pas réellement le citer d’un point de vue personnel mais il me semble que la série a plutôt bien marché si je ne m’abuse).
L’épisode, malgré un profond respect, presque religieux, pour son géniteur, se permet quelques entorses pour approfondir les explications de l’apocalypse et c’est plutôt une bonne nouvelle, même si celle du jeu était finalement suffisante en soi. Ici c’est simple, un scientifique spécule en 1968 sur la fin de l’humanité sur un plateau TV, déclenchée par un champignon pathogène agressif. Et c’est en 2003 que sa prédiction arrive, expliquée par un réchauffement climatique et l’inaction humaine, ambiance…
Si la série est une bonne adaptation elle en reste surtout une bonne série tout court et HBO a bien travaillé son sujet pour lui assurer succès et longévité. En plus d’une promo d’enfer all over the world qui a déjà attiré une ribambelle de spectateurs inédits assoiffés de zombies depuis que The Walking Dead a tiré sa révérence il n’y a que deux mois, l’intrigue et le jeu d’acteur sont exemplaires. Pour l’intrigue, rien de bien surprenant, je ne le dirai jamais assez mais le scénario du jeu est extraordinaire. Ce pilote de la série est finalement un superbe épisode, qui plaira aux fans du jeux comme aux novices, qui pose les bases avec douceur pour pouvoir monter crescendo, le tout avec un respect non feint au scénario de base.