Stranger things saison 4 – Bush-erie à Hawkins
Il y a fort longtemps, j’eusse fait une critique générale des trois premières saisons de Stranger Things, à une époque reculée où déjà mes souvenirs de la saison 1 étaient lointains. Je me souviens qu’à l’époque j’avais vu la première saison sans vraiment accrocher. J’ai quand-même insisté avec la saison 2 et je l’avais trouvée un peu mieux mais pas ouf non plus. La saison 3, par contre, une petite merveille. Et l’apothéose : la saison 4 ! Comme il en ont fait deux partie, quand j’ai terminé la première, j’étais tellement subjuguée que j’ai immédiatement lancé la saison 1, parce que finalement je suis comme ça, quand j’aime quelque chose j’y vais à fond !
Exit l’imagerie colorée so 80’s et l’ambiance de la saison 3, les couleurs de la saison 4 s’obscurcissent et la série prend un tournant plus sinistre. Parallélisme avec les sentiments mornes d’El et de la bande éclatée, peut-être. Après une très longue pause, Covid oblige, nous les retrouvons enfin, l’attente fut longue et morose mais elle valait le coup.
Visuel maîtrisé
Ce qui marque d’emblée c’est cette faculté à rendre l’horreur graphique. Tout au long de la saison, les scènes les plus spectaculaires sont finalement les plus atroces. Les images, certes moins pop que celles de la saison 3, sont belles et captivantes. Si la lecture s’arrête au premier plan, esthétiquement la saison est extraordinaire. Et c’est finalement ça la force de ST, réussir à rendre beau et esthétique la violence et la mort. Les scènes prennent aux tripes et on en redemande : la preuve j’ai revu l’intégralité ensuite. Effrayante, visuellement époustouflante, cette saison a tout pour plaire. Elle nous fait l’honneur de nous présenter de nouveaux personnages, comme à chaque saison, des personnages qu’on aime, d’autres qu’on déteste, quoiqu’il en soit des personnages qui ne font que passer. (Spoiler de ouf mais en toute logique tout le monde a vu la saison…).
La bande son est toujours aussi extraordinaire, mention spéciale au titre de Kate Bush qui s’est propulsé 35 ans plus tard au premier rang des téléchargements et écoutes après qu’il soit l’un des éléments centraux d’une des scènes les plus emblématiques de la saison. Fallait que j’en parle quand-même, c’est dans le titre.
Triple narration
Nous suivons toute la smala dans diverses ambiances, en Russie, à L.A. et à Hawkins. Et il s’en passe des choses. El est déprimée et sans amis, Will est dans le placard, Joyce se remet difficilement des événements de la saison précédente, Sam se sent coupable et délaisse le groupe, un nouveau leader D&D a fait son apparition, fan de métal aux cheveux longs et un peu couard sur les bords. Et Jim n’est pas mort… Hawkins est en proie à une entité démoniaque qui tue comme il lévite, Jim est aux mains des soviétiques qui ont prévu de grandes choses pour lui et ses compagnons de cellule. A L.A ça ne se passe pas beaucoup mieux. La saison est plus dark que la précédente, ça part en live et on aime ça.
La violence est donc de mise et la série prend un tournant capital dans son évolution pour faire de la saison 5, finale de Stranger Things, un grand moment de télévision. J’attend ça avec impatience tant la scène de fin de cette saison apocalyptique m’a donné des frissons. Mon avis plus que positif n’est pas toujours partagé mais qu’à cela ne tienne on ne peut pas toujours être en phase avec tout le monde. Moi j’ai adoré, j’en ai même redemandé, et j’attend la fin avec ce mélange d’excitation et de tristesse parce que je sais que ça me laissera un arrière-goût amer. Mais comme disait un grand sage contemporain (Dr Seuss, oui oui) : « Ne pleure pas parce que c’est fini, souris parce que c’est arrivé ».