Manon fait ses simagrées : Le problème avec les comédies romantiques…

Je suis une féministe excessive, parait-il… En fait, pas vraiment, j’ai été élevée à une période où le féminisme, même s’il existait déjà vaguement, n’était clairement pas à son apogée et où l’homme avait toute sa place dans la société quand la femme l’avait plus à la cuisine (non c’était pas les années 50, les années 90 seulement…). Evidemment, j’ai eu la chance de grandir dans une famille éclairée où la condition féminine était simplement une condition humaine, mais c’est toute la société qui, à l’époque, était câblée ainsi.

Outre les princesses de chez Disney, un autre sujet m’interpelle : les comédies romantiques ! Mais c’est quoi le problème, alors ?

Au-delà du fait que dans la plupart tout le monde est blanc, tout le monde est surtout beau. Hugh Grant, Julia Roberts, Meg Ryan, Colin Firth, Jude Law… Mais bon, ça reste un détail de l’histoire.

Non le réel problème c’est que l’homme est ténébreux, mystérieux quand la femme est maladroite. Nos gaffes sont trop mignonnes, évidemment. La femme est attirée par l’homme, jusque là bon, normal dans une comédie hétéro-normée, mais l’homme est également souvent le supérieur hiérarchique… Bridget Jones, Love Actually, Pretty Woman, Confessions d’une Accroc du Shopping, pour n’en citer que quelques unes, ne pourront que me donner raison. La femme, une gourde malaisée et étourdie, a ceci d’adorable qu’elle est incompétente. Jolie image, cela va sans dire.

Dans au moins une scène, le mec peut parfois se comporter comme un… sale type, mais bien entendu on comprend ensuite que ce n’était pas vraiment dans ses intentions. Du coup, ça valide un truc : les mauvais comportements sont finalement des gestes mignons et romantiques. WTF ??? C’est donc ça qui nous inculque depuis la plus tendre enfance qu’un goujat est en fait un homme doux et sentimental ? Pas étonnant qu’on se retrouve bien souvent embourbées dans des relations toxiques…

Quand dans les films romantiques les femmes font des déclarations d’amour à un homme, il ne prend pas peur, il ne bégaye pas. Il lui prend même des élans romantiques et il se met à faire des grand gestures comme on dit, et ça, ÇA, on va pas se mentir ça n’existe pas

On en parlait avec une amie, récemment, et oui, même si au fond on sait que ça n’arrivera jamais et qu’on en a pris notre parti, on se surprend encore à espérer que la personne de notre cœur se décide à suivre les pas de ces grands noms de la rom-com des années 90. Mais les années ont passé et finalement ce n’est qu’un souhait qu’on a pris soin d’étouffer au fin fond de notre cœur, meurtri parfois, mais de moins en moins, et on finit par se rendre compte que finalement toutes ces histoires dégoulinantes d’amour n’étaient faites que pour le grand écran.

Quoi qu’il en soit, malgré une amère réalisation que mon coeur a des aspirations beaucoup trop romantiques pour le monde de brutes dans lequel on vit, je n’arriverai décidément jamais à redescendre de ce petit nuage rose – qui pâlit quand même de plus en plus – et vivrai toujours mes « amours » avec cette même intensité. Parce que finalement, le choix nous appartient et je préfère largement vivre, aimer et souffrir intensément que de me ranger du côté insensible de la force.