Once upon a time… in Hollywood

Plus besoin de le présenter, après neuf films qui, aujourd’hui, composent une carrière sans gros accroc, Tarantino fait partie des grands noms d’Hollywood. Personne ne saurait le nier, pas même lui d’ailleurs, qui s’amuse même à s’auto-référencer dans ces propres films.

Impossible donc de passer à côté du tumulte que Once Upon A Time… in Hollywood a suscité depuis sa sortie en salles obscures, un certain 14 août 2019.

Avec son casting XXL, Hollywood à la fin des années 60 en toile de fond, voilà donc un vaste programme pour ce film de près de 2h40. Parce que Tarantino est un véritable amoureux du cinéma et c’est telle une lettre d’amour qu’il construit ce qui deviendra son film le plus abouti, mais aussi le plus complexe.

1969, année décisive à Hollywood.


L’âge d’or du cinéma n’est plus et, depuis presque 20 ans, péplums et westerns crèvent l’écran. Les années 60 marquent le début d’une ère nouvelle, où les acteurs et les stars hollywoodiennes ne doivent surtout pas rater le tournant.

Rick Dalton, ancienne star de show télévisé, se sent dépassé par les événements et, avec son cascadeur attitré et ami dévoué, court les castings en espérant décocher le rôle qui dépoussiérera sa carrière.

Un acteur qui a rate le coche, scénario récurent au cinéma comme dans la vraie vie, à l’instar de ces acteurs du muet qui n’ont pas su prendre le virage du parlant. Et c’est touchés par ses insécurités que l’on suit la vie en dents de scies de cet ancienne star qui ne veut pas sombrer dans l’oubli.

Le cinéma change, de nouveaux noms apparaissent, de nouveaux genres aussi, comme le film d’auteur et le film d’horreur. Polanski arrive et fait parler de lui, et de sa femme Sharon, avec ses films qui oscillent entre comique et angoisse, beauté et décadence, comme son Bal des Vampires, pour n’en citer qu’un.

Les années 70 pointent le bout de leur nez et cette époque entraîne une mutation cinéphile : exit les western à la sauce barbecue des années 50, aujourd’hui ils seront spaghetti. Western italiens grand guignons, ce genre cher au cœur du petit Quentin, qui ne cesse de les référencer dans sa filmographie.

Et cette belle Sharon Tate donc – jouée à la perfection par la magnifique australienne Margot Robbie – qui se balade tout sourire sur le boulevard. Hollywood Boulevard. Boulevard de la mort. Mort d’un certain cinéma, mort du « American way », mort de l’art ?

Et ce ranch au loin, tristement connu pour avoir abrité la Manson Family… On connaît l’histoire…

Mais c’est sans compter sur cette façon bien à lui qu’a Tarantino de la raconter. Tout en subtilité malgré des scènes d’une rare violence. Avec bon nombre de références qui font de cet avant dernier film, si l’on en croit Quentin lorsqu’il affirme – à notre grand regret – qu’il s’arrêtera à 10 films, un régal pour cinéphiles.