Red Rose – Red Rum allô de rose (kamoulox)

J’adore les séries d’ado. J’adore les séries d’horreur. En naviguant en père peinard sur l’offre gargantuesque de Netflix je tombe par hasard sur la série Red Rose, au synopsis aguicheur (Un groupe d’ados doit survivre à un été de tous les dangers après avoir téléchargé une application qui les incite à relever des défis aux conséquences mortelles.), je me dis que ça a l’air chouette, dans l’air du temps et n’ayant pas trop envie de me prendre la tête je me décide donc à la lancer.

La série est plutôt cool, j’adore l’ambiance petite ville anglaise, l’accent n’en parlons pas, l’histoire est assez bien ficelée, entre angoisse d’ado, économie précaire so 80’s (même si la série prend place de nos jours), suicide et téléphone portable. C’est d’ailleurs assez dingue tellement la série est difficile à situer : à un moment je me suis surprise à me demander si ça se passait fin 80 début 90 (puisque l’ambiance générale morose et la musique portent à croire que…) mais mon cerveau de blonde a vite repris ses esprits puisque l’intrigue principale tourne autour d’une appli téléchargée sur smartphone…

Ca commence plutôt bien, la première partie est haletante, surnaturelle, ça te prend les tripes, ça te prend la tête, et puis ça part en dystopie façon Black Mirror, version longue. J’ai des amis qui ont surkiffé le début et beaucoup moins la fin, moi c’est plutôt l’inverse : j’ai bien aimé le début sans grande conviction, rivée sur mon tél (tiens donc) à jouer à des âneries pendant que la série avançait et puis quand elle a pris un tournant thriller dystopique j’ai enfin lâché mon téléphone pour me plonger corps et âme dans l’élucidation de ce mystère 3.0. On quitte l’univers bancal d’une malédiction téléphonique à la One Missed Call pour entrer dans un sombre délire psychotique du dark web genre Shut Up and Dance de Black Mirror.

Le smartphone est un élément crucial. Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre la subtilité de la critique de la société actuelle en général et en particulier adolescente, rivée sur son tel, toujours prête à relever des défis idiots et pour la plupart mortels, tantôt sur WhatsApp, tantôt sur Tik Tok. Dépendance, harcèlement, hacking, le tel 3.0 représente définitivement un danger. Le jeu d’acteur est plutôt bon, anglais qui plus est, la bande son est un sacré plaisir régressif technoïde pour les jeunes gens nés fin 80 comme moi et le scénario est pas trop mal fichu. Plus qu’une énième série d’ado c’est ceci dit un pastiche de Black Mirror qui veut bien faire et qui parfois s’enlise dans une critique sans grande finesse mais que, perso, j’ai bien aimé.