Spider Man No Way Home
Bon, ce n’est pas facile de reprendre le flambeau de la critique quand ça fait un temps certain qu’on a lâché son blog. Mais il est temps de reprendre les négociations. Quoi de plus logique, histoire de se mettre une difficulté en plus, de reprendre avec le dernier Spider-Man en date, le bien nommé No Way Home. Pourquoi c’est difficile pour moi : quand je fus jeune et innocente, il y a très longtemps donc, je vouais un culte sans précédent aux super héros. Un culte, c’est peut être un grand mot mais je les aimais bien ces héros en culottes flashy et capes au vent. J’en ai regardé à la pelle des films, bien et moins bien, mais toujours avec des petites étoiles dans les yeux malgré une certaine conscience de la nullité du film. J’ai donc démarré mes visionnages avec X-Men en 2000 (en réalité j’ai commencé bien avant avec les Superman des années 70, la série Batman des années 60 et toutes les séries du style Loïs et Clark et Smallville, mais bon ce n’est pas le sujet). X-Men donc, en 2000 et puis Spider-Man en 2002 avec Tobey Maguire. Bon, on va pas se mentir, le film est pas génial, mais en 2002 j’avais 16 ans, j’étais impressionnable, et même si le côté grandiloquent américain est indéniable, ça reste un bon divertissement pour l’ado que j’étais.
S’en est suivi une ribambelle de films – bien qu’il en sortait moins souvent à l’époque qu’aujourd’hui (eh ouais, 2000 baby) – plus ou moins bien que j’ai tous vus. Impossible d’en faire la critique aujourd’hui parce 1. ça date, 2. la plupart ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, et 3. flemme, tout simplement. Mais j’avoue que depuis le film de 2002, j’ai développé une affection particulière pour Spider-Man (va savoir pourquoi parce que clairement ce n’est pas le meilleur super héro, mais probablement que l’histoire d’amour quelque peu difficile sur fond d’adolescence et de lycée me parlait ? Anyway on est tous d’accord pour dire que le meilleur super héro c’est Batman, suivi de près par Superman).
Je m’égare, encore et toujours, dans les méandres de mes élucubrations, tout ça pour dire que j’ai vu les 5 Spider-Man, avec Tobey et Andrew, et que je me suis même surpris à aimer ça. La difficulté de l’entreprise réside dans plusieurs points : d’abord je n’ai pas du tout suivi les versions avec Tom ; ensuite j’ai un peu zappé les Avengers et tout le tintouin, peut-être parce que mon intérêt s’est réduit à mesure que mon âge a grandi ; et enfin parce que c’est un sacré mic Mac depuis que Marvel s’en est mêlé et a sorti une chronologie qui m’a filé une migraine instantanée. Qu’à cela ne tienne, je n’aime pas ne pas comprendre donc un jour je me plongerai dans l’intégrale des films, dispos sur Disney +. Quoiqu’il en soit, pas besoin d’avoir fait l’ENA pour capter deux trois trucs de l’univers Spider Man si on met de côté les Docteur Strange et compagnie, et j’avoue que quand j’ai vu que dans le petit dernier il était question de multiverse et des trois Spider Man je me suis dit tout de suite qu’il fallait que je le voie.
Compte-tenu de mon manque cruel d’informations sur le sujet, j’ai vu un Spider Man dispo sur Netflix, nommé Far From Home, j’ai fixé sur Home et je me suis dit c’est celui-là. Au fur et à mesure que le film avançait, j’étais obligée de constater que je m’étais totalement fourvoyée et qu’il ne s’agissait pas du film convoité. Pas très grave puisque le film est pas totalement dégueu et que ça m’a permis de me replonger dans l’univers quelque peu plus futuriste que dans mes souvenirs, et d’essayer de comprendre un peu la chronologie et la psychologie du film (tout en n’ayant pas vu Homecoming donc). Quelques jours plus tard, je me connecte sur Canal et là je vois le Graal, le film que je convoite, enfin, No Way Home est à portée de clic. Bon, allez , c’est bon j’arrête de raconter le contexte de ma vie.
Avec le début de No Way Home, nous reprenons donc directement à la fin du précédent film, Far From Home, où le méchant de l’histoire, un sacré taré manipulateur, a dévoilé à toute âme qui vive l’identité secrète de Peter Parker. Les médias s’en délectent et des élans de passion et dégoût se déchaîne envers Peter et sa bande. Il demande de l’aide à Docteur Strange pour invoquer son droit à l’oubli et c’est là que les choses se corsent.
C’est donc un déferlement de caméo et de retour aux sources comme on les aime (en tout cas comme moi je les aime). Il est très difficile d’émettre un avis sur le film sans spoiler les personnes qui ne l’ont pas vu et comme j’ai une fâcheuse tendance à m’emporter et à trop en dire je vais faire particulièrement attention. On est purement dans le fan service et la nostalgie qu’Hollywood nous sert depuis quelques années. Evidemment, ça prend sévère sur moi, et je ne m’en cache pas. Car au fond Spider Man No Way Home est un pur produit marketing qui ravira le cœur des jeunes et des moins jeunes pour les références sans aucune subtilité aux précédentes franchises.
J’avoue j’ai pas mal souri, j’ai beaucoup pleuré, les ref je les avais et ça ça fait plaisir, on va pas se mentir ! En tout état de cause, si vous aimez les films d’action et super héros, que vous avez suivi les Spider Man à l’époque et que vous êtes férus de nostalgie, le film est pour vous. En revanche si vous êtes plutôt adeptes de scénarios bien épais, où subtilité et psychologie sont maîtres mots, pas certaine que le film vous parle.
Le multiverse, élément principal du film et dans lequel finalement résidait tout l’intérêt que je lui portais sans même savoir de quoi il s’agissait, part d’un humour léger et un peu idiot porté par une ado un peu gauche et un sorcier inconscient. Et finalement, c’est l’intégralité du film qui se place dans une légèreté presque frustrante. Le film est long par moments, légèrement téléphoné et, franchement, si je n’avais pas été submergée par la vague de nostalgie que le film a volontairement suscitée en moi je n’aurais pas été aussi transcendée. Si je prends l’exemple de Far From Home, pour moi c’est un film insipide dont j’ai peu de souvenirs alors que je l’ai vu y a deux semaines. No Way Home, sans Bouffon Vert, Octopus, Electro et l’Homme Sable (et le bonhomme lézard là, dont je me souviens vaguement), et sans Andrew et Tobey, bon déjà y aurait pas de film puisque c’est sur eux que repose toute l’intrigue, mais surtout sans l’intrigue du multiverse, décevante rappelons-le car amenée de manière idiote et maladroite, le film ne serait pas bien utile.
Mais bon, soyons tolérants, le film reste un bon divertissement, un peu bourrin mais c’est le lot de pas mal de films sur le sujet puisque la plupart des films de super héros sont un peu brutaux, rappelons que l’âge d’or du genre comics s’est tenu dans les années 30, en pleine seconde guerre mondiale (premier comics en 1938 avec Superman), pour redorer le blason des américains et améliorer le moral des troupes face à la montée du nazisme et du fascisme all over the planet. Clairement on n’est pas sur une volonté de subtilité mais plus sur une militarisation du rêve américain. C’est donc tout à fait normal et pas déconnant qu’aujourd’hui le genre super héros ne fasse pas dans la dentelle. Et soyons honnêtes, c’est pas pour de la dentelle qu’on regarde ce genre de films.