The Hauting of Bly Manor, amour, spectre et psyché

Une des meilleures séries estampillée Netflix, the Haunting, la série anthologique de son état est revenue pour sa deuxième saison, sublime adaptation du magnifique roman d’Henry James, Le Tour d’Écrou.

fin 2018, Mike Flanagan faisait trembler le monde entier avec son adaptation du roman de Shirley Jackson, The Haunting of Hill House. Abonné, il semblerait, aux romans d’horreur, Flanagan s’attaque dorénavant à la somptueuse nouvelle gothique, fantastique, datant de la fin du XIXème.

Exemple du genre, c’est le type de nouvelles horrifique qui sait faire osciller le lecteur entre rationnel et une surnaturel, instaurant un trouble au cœur du réel, en ajoutant ellipses, flash-backs et non-dits répandus çà et là par l’auteur. Cette « inquiétante étrangeté » qui tient dans le simple fait que le lecteur ne sait jamais vraiment si les apparitions fantomatiques sont de « vrais » spectres ou de simples hallucinations. 

Particularité de la deuxième saison : Flanagan a décidé d’adapter plusieurs nouvelles fantastiques d’Henry James, avec le Tour d’Écrou en fil rouge, quand la première saison n’était que l’adaptation du roman de Shirley Jackson.

Une première saison haute en couleurs

Avec sa première saison, magnifique drame familial dans une effrayante maison hantée, imbriqué sur deux timelines, regorgeant de moments aussi terrifiants que bouleversants, poignants, où, encore une fois, le spectateur se retrouve totalement perdu devant la frontière très fine entre hallucinations du psyché, logique rationnelle et apparitions fantastiques.

Un véritable chef d’oeuvre, donc, difficile à égaler, une saison plus que réussie qui met alors la barre très haut pour sa suite.

Pour cette saison et cette nouvelle histoire de fantômes, nous voilà plongé en pleine campagne anglaise, dans un vieux manoir pour suivre deux riches orphelins aussi raffinés et bien élevés qu’étranges, dont une jeune gouvernante américaine a la charge…

La patte de Flanagan est bien là, mêlée au romantisme bouleversant des nouvelles gothiques, fantastiques et dramatiques de James. Une réalisation léchée, magnifique et émouvante, où se mélange psychodrames, histoires d’amour et égocentrisme fantomatique. Non, vraiment, cette saison, si elle n’égale pas la première à bien des niveaux, ne vous laissera en aucun cas indifférent.

A l’instar de sa grande sœur, la saison deux vous fera tressaillir, parfois de peur parfois de profonde tristesse, et c’est ça la beauté du geste car, histoire de fantômes et histoire d’amour, finalement, c’est un peu la même chose.